Enthousiaste, passionnée par la peinture et le partage d’expériences artistiques, je me lance enfin pleinement dans ce qui m’anime : la peinture, où la couleur est première et dans laquelle l’objet se dissout, ainsi que l’animation d’ateliers artistiques et de cours de peinture. J’accompagne mes élèves pour donner forme à leur imaginaire.
J’ai suivi des études artistiques (à l’ENSAAMA Olivier de Serres puis à l’Ecole des Arts de la Sorbonne à Paris) et j’ai été formée en peinture par le peintre Michel Suret-Canale. J’ai également obtenu une licence en lettres et sciences politiques ainsi qu’un Master dans les Métiers de l’Enseignement et de la Formation (MEEF). Aujourd’hui, pour compléter mon activité de peintre, je suis professeure de peinture (à la Petite Académie) et je suis intervenante en arts plastiques (dans des écoles).
MA PEINTURE
« Un ton seul n’est qu’une couleur, deux tons c’est un accord, c’est la vie »
Henri Matisse
Ma peinture n’est ni descriptive ni anecdotique; elle ne cherche en rien la ressemblance. Les éléments figuratifs sont dissous dans la couleur jusqu’à parfois s’y effacer… pour mieux y réapparaître, plus discrets, parfois masqués, voilés, mais affleurant toujours la surface de la toile. Il se joue une sorte de jeu entre présence et absence, voilement et dévoilement, visible et invisible.
Je dessine dans la couleur. La tache de couleur est première, autonome, constitue l’architecture du tableau. La couleur crée un champ sensoriel, vibrant, circule musicalement. Sur le plan de la primauté accordée à la couleur, je rapproche mon travail de celui des peintres Fauves (K. Van Dongen, H. Matisse) pour leurs éclatantes couleurs, les peintres nabis (M. Denis, P. Sérusier), N. De Staël et P. Gauguin pour la fonction architecturale de la couleur.
Dans mes peintures, quand je donne un contour à la figure, il reste partiel, inachevé; il ne cerne jamais intégralement la forme pour la laisser respirer, circuler, entrer en
résonance avec l’entièreté de la surface picturale. R. Dufy m’inspire sur ce point.
J’aime mettre des objets devant moi; ils me rassurent. Fond et figures se forment simultanément. Etant imbriqué dans un fond, l’objet n’est présent que par son intégration à la surface picturale. Ainsi, les objets du quotidien que je peins, a priori non artistiques, se détachent de leur lien au monde utilitaire pour gagner une dimension poétique, musicale, pour vibrer de plein corps avec la surface picturale.
« J’ai passé toute ma vie à apprendre à dessiner comme un enfant »
Pablo Picasso
Construire la tache avant le trait est une sorte de régression enfantine à un stade où je ne connais pas encore le langage, où les choses du monde ne se distinguent que par une variation de tonalité, et non par le nom qui leur a été accolé ou leur fonction
utilitaire. Ma peinture invite à retrouver un regard pur et désintéressé sur les choses. La couleur, dans son intensité et ses vibrations, apporte de la fluidité, du mouvement, de la vie.
Dans mon travail, rien n’est prévu à l’avance, avant la confrontation avec la matière. C’est en formant la matière que l’oeuvre se forme. En laissant apparaitre la touche épaisse (parfois transparente), la matière semble directement imbriquée dans l’intuition formative. De plus, par un jeu de superpositions, les couches inférieures ressurgissent parfois par grattage de la couche supérieure. Outre la circulation de la couleur qu’ils induisent, ces grattages révèlent la matière qui s’est déposée puis retirée; ils rendent visibles le processus.
Je peins essentiellement à l’huile et au pastel gras ; j’aime leur épaisseur et densité. J’aime de temps en temps utiliser l’encre, medium léger et transparent, pour créer un contraste. Le hasard, les aléas font partie intégrante du processus pictural et ne sont pas masqués dans mes toiles. Ma peinture affiche et revendique ses tentatives, hésitations, ratés.
Jusqu’alors, j’ai davantage peint de petits formats en raison de contraintes matérielles. J’aimerais vivement pouvoir réaliser de grands formats qui happent le regardeur dans la couleur.